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Enquête impossible – La tendance à la bipolarité chez les parents

Je ne sais pas vous, mais dès la naissance de Lily J, j’ai eu le sentiment que quelque chose ne tournait plus vraiment rond chez moi. Je me souviens à la maternité, j’étais la femme la plus heureuse du monde avec mon nouveau-né magnifique (l’avantage d’avoir mis au monde une patate de 4kg née après terme, c’est qu’elle était vraiment magnifique avec ses joues toutes rondes et ses cuisses bien remplies !), mais j’étais aussi la femme la plus fragile au monde. Je n’ai pas fait le fameux baby blues, mais je savais qu’il en aurait fallu peu pour que je bascule, j’étais à fleur de peau, comme si tout ce que j’éprouvais était décuplé. J’ai d’abord mis cela sur mon accouchement qui avait été compliqué, j’avais l’impression de n’être plus qu’un tas de viande morte, j’étais si faible que porter mon enfant représentait l’effort ultime de la journée. Mais les blessures ont vite cicatrisées et je n’ai plus été anémiée au bout d’un mois. J’ai ensuite mis cela sur mes nuits hachées, mais ma fille a fait ses nuits assez vite (6 semaines), ce n’était donc pas le manque de sommeil l’unique responsable de mes humeurs fluctuantes…

Mère comblée, je réalise que des petits riens viennent régulièrement perturber notre équilibre familial : Les maux de ventres les premiers mois, les poussées dentaires, les terreurs… Et actuellement le terrible two ! Ces petites choses du quotidien des parents, font qu’aussi grand soit notre bonheur, il reste fragile. Parfois tout semble s’écrouler, puis en une fraction de seconde on oublie tout, et c’est ainsi que l’on passe plusieurs fois par jour du rire aux larmes et inversement… Mais comment s’y prennent-ils pour faire naître chez nous des tendances bipolaires ?

Déjà le manque de sommeil, des études ont prouvées que le manque de sommeil pouvait rendre fou, vraiment fou ! Et croyez moi, quand vous enchainez des nuits entrecoupées de 10 réveils nocturnes pendant 1 mois, vous êtes franchement à l’ouest avec des tendances hystériques à la moindre contrariété ! Mais on relativise, parce qu’en général, ils n’y peuvent rien : Coliques, poussées dentaires ou terreurs nocturnes, ils morflent plus que nous et c’est notre devoir de les accompagner dans ces périodes difficiles.

Puis vient le terrible two, l’âge où l’enfant s’affirme ! Certains optent pour la méthode colérique et exprimeront leur frustration par des crises de colères et hurlements incessants (j’ai la chance de ne pas avoir un de ces modèles à la maison, par contre, si elle n’est pas contente, elle sait qu’une crise de diva en extérieur est toujours du meilleur effet !). D’autres chercheront les limites, testeront la signification du « non » et surtout si la peine promise sera vraiment appliquée, Lily J excelle dans cette activité, n’hésitant pas à refaire 30 fois d’affilée ce que je lui interdis, juste pour voir si au bout de 30 fois ce sera toujours interdit (elle ira loin, elle est combative, je ne fais pas de soucis à ce sujet)  ! Bien sûr, elle me défie avec le sourire, et me nargue même parfois, ce qui a tendance à me rendre encore plus fâchée, parce que j’apprécie moyennement qu’une enfant de 2 ans et demi se paie ma tronche !

J’essaie de garder une contenance devant elle, ne rien laisser transparaître, mais dans ces moments là, j’ai vraiment l’impression d’être une mère à chier et au bout du rouleau (sujet parfait pour une émission à la con du type Super Nanny ou même carrément Pascal le grand frère)…

Et puis, alors que je rumine dans mon coin, persuadée qu’être mère c’est vraiment trop difficile pour moi, un nouveau petit rien va se produire.

Celui-là n’est pas destructeur, au contraire. Ce petit rien, cela peut-être un jeu ensemble, un geste, ou une parole. Qui n’a pas l’impression de fondre en voyant son enfant sourire, heureux de l’activité que vous lui proposez, ou encore lorsqu’il vous prend dans ses bras ou vous murmure un « Je t’aime Môman ! » ? En quelques secondes, c’est comme si tous les soucis s’étaient évanouis, les tensions accumulées quelques heures plus tôt n’existent plus et vous goûtez à un moment de bonheur parfait. Vous vous découvrez même des sources de plaisir que vous n’auriez jusqu’alors jamais imaginé Jusqu’au prochain petit rien et ainsi de suite…

Devenir parent, c’est peu comme marcher sur un fil à la manière des funambules, à constamment chercher l’équilibre pour continuer à avancer, être grisé par l’accomplissement de certaines acrobaties, mais c’est aussi prendre le risque de chuter à chaque pas vers l’avant, puis se relever.

Cette enquête impossible touche à sa fin, ce document est signé MomesEtMerveilles.com De La Blogosphère pour Amélie Epicétout Production. Et là tu te demandes le lien entre les photos et le billet. Tout simplement, Lily J m’a rendue folle vendredi midi à manger très (très très) lentement (1h15 très exactement) et en se levant de table toutes les minutes, recouvrant ma pièce à vivre de morceaux de pommes (oui j’ai une vie palpitante). Par ailleurs elle était survoltée et n’avait cessé de sauter sur le canapé tout le matin… Et puis, elle a insisté pour faire de la peinture, on a pris une feuille chacune et, étrangement, peindre m’a détendue. Elle aussi d’ailleurs, elle a peint calmement pendant près d’une heure, on a pris le temps de discuter (enfin comme on peut discuter avec une enfant de deux ans et demi), rire… Elle a aimé mes dessins de princesse et j’ai aimé la voir s’appliquer et choisir avec soin ses couleurs. Et j’ai carrément fondu quand elle m’a dit « egarde Môman, c’est un cœur ! » et c’était vrai, elle avait fait un cœur ! C’est pas la choupitude de folie ça ?! Voilà l’exemple typique de tendance bipolaire, en 5 minutes je suis passée de la mère hyper stressée et à fleur de peau, à la maman reposée complétement gaga de sa fille !

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